… et puis un jour, je me suis dit que j’assigne une couleur à chaque jour et la nuit, je leur attribue une teinte des couleurs opaques pour qu’ils gardent leur allure rêveuse.
lundi lichen
mardi, marron macaron,
mercredi, la mandarin merveilleuse
jeudi jaune d’or… jaunâtre… jaunissent
vendredi violet violent
samedi, safran sablé, si souvent
dimanche dernière….
Et la nuit vêtue d’une tenue de ténèbres cherche la Lune. Les enfants de l’obscurité sont les étoiles rayonnantes qui jettent les coups d’œil l’un à l’autre. Et moi, j’ouvre la fenêtre, je lève mon regard et le sol de bois rend mes pieds enracinés, ancrés, collés. Au fil des années, je suis devenue une montagne confinée dans l’espace, remplie de désespoir en attendant l’aube.
***
….et puis un jour je suis tombé malade. La guerre a été déclenchée sur plusieurs champs de bataille déstabilisant toutes les défenses, détruisant le morale. Moi, j’étais en première ligne, un petit combattant, un soldat ordinaire parmi les autres. L’ennemi s’approchait peu à peu, il assiégeait des villes et des villages n’apportent que l’empoisonnement avec ses pas. Malheureusement, j’ai eu le l’honneur de rencontrer quelques guerriers de sa cour ; ils s’appelaient La détresse et La destruction. Je traversais d’un moment à l’autre comme on traverse le brouillard sur un fleuve. Le ciel dansait devant mes yeux, le ciel bleu, le ciel rouge, le ciel sombre. L’obscurité a pénétré mes yeux, la fumée des feux allumés m’a rendu muet. Soudain, j’ai ressenti la brise sur mon front mouillé où les gouttelettes de sueur perlaient. Le silence inattendu s’est imposé avec la lourdeur de l’épuisement. J’ai ouvert les yeux. Le soleil brillait sur le terrain occupé, des oiseux chantaient et moi, la forteresse assiégée, moi, le confiné dans mon propre corps sorti en vainqueur.
Martina
Comments